dimanche 29 novembre 2015

Ambition boost "ten" s'asseoit plus que jamais sur le dialogue social

Ce programme Ambition boost ten veut dire moins 10% sur les frais de fonctionnement de Thales, mais il est mis en oeuvre unilatéralement par la direction sans aucune concertation avec les "IRP", et se traduit par :

La nouvelle politique voyage : le low-cost à tout va, au prix de la santé des salariés
Thales met à disposition de ses salariés depuis plusieurs années un outil permettant d’établir des ordres de mission, de réserver des places d’avion et de train et de gérer des notes de frais. Elle laissait un certain choix d’horaires et de flexibilité fort utile dans de nombreux cas pour faire face à l’instabilité chronique des agendas, liée à la vie des affaires. Depuis peu cet outil ne propose plus que les vols et places à plus bas coût, imposant des horaires et des temps de trajets de moins en moins compatibles avec une vie privée. Les trajets proposés sont parfois pour le moins originaux : Paris-Brest avec transit à Bordeaux, Paris–Bordeaux avec transit à Lyon, etc. De plus les billets sont souvent non échangeables et non remboursables, imposant des marges horaires plus larges tout en augmentant sensiblement le risque de manquer les retours. Et cette politique ne respecte même pas la convention collective de la métallurgie.

Thales se fait de la trésorerie sur le dos de ses salariés voyageurs.
Thales a pour principe de ne pas avancer des frais de déplacement. Pour se justifier, elle met à disposition une carte Amex à débit différé… du compte personnel du salarié ! Mais cette carte est loin d’être acceptée partout, notamment dans les moyens de transport et les hôtels agréés, présentant des tarifs compatibles avec les plafonds de remboursement. Il arrive aussi fréquemment que les délais de remboursement s’allongent bien au-delà.  En cas d’avion ou de train manqué il faut reprendre des billets au prix fort. Dans tous ces cas, c’est le compte bancaire du salarié qui trinque. C’est du joli pour une entreprise comme Thales.
Les smartphones ou la pingrerie : une bien piètre image de la haute technologie Thales
Généreusement, Thales met à disposition d’une part significative de ses salariés des téléphones portables. Les usages font qu’il n’est pratiquement plus possible de travailler correctement sans messagerie ni agenda électronique partagés. D’ailleurs Thales dispose d’un logiciel pour smartphone, Teopad, qu’elle commercialise par ailleurs et qui permet une sécurisation efficace des données ainsi échangées. Mais les smartphones (pourtant plutôt bas de gamme) qui pourraient simplifier la vie de tous, ne sont distribués qu’avec parcimonie et accord formel des comités de direction. Un comble. Les salariés au contact de leurs clients, ont honte d’utiliser… leur téléphone portable basique tels qu’ils existaient il y a 15 ans…

Le Système d’information : tout sur la réduction des coûts, la sécurité et son cortège de contraintes, rien sur le confort ou même l’utilisabilité minimale. Voir ce sujet notre article sur le Miroir Social

Pour la CFTC, une politique de réduction des coûts efficace ne peut se faire sans un dialogue social approfondi. Les gains espérés par l’ensemble de ces mesures aux idées simplistes et égoïstes sont annihilés par le temps perdu en raison de l’accroissement inutile de la complexité et surtout par l’impact sur la santé des salariés. En effet, ces pratiques ne manquent pas de se traduire par des arrêts de travail de longue durée et des départs qui coûtent une fortune à l’entreprise, aux salariés et à la société. Mais lorsqu’on cherche à comptabiliser le temps perdu et les dégâts, nous n’observons que des fins de non-recevoir. Cette attitude provocante, encourageant le syndicalisme d’opposition, est exactement à l’opposé d’un dialogue social constructif, première valeur de la CFTC.